Taoïsme

Compassion, modération des désirs, humilité : et si c’étaient ceux là les parfaits trésors à trouver et à conserver au sein du monde dans lequel nous vivons ? Et s’il n’y avait rien de plus important que d’apprendre à mettre ces valeurs en pratique ?

Et cela ne vaudrait-il pas aussi pour ce qui est de la sérénité, du non-agir, du vide en soi, de la simplicité, de la spontanéité, de la contemplation 

Les bases éthiques du taoïsme, une tradition religieuse originaire de la Chine, mettent en avant l’importance du Tao, et de l’importance qu’il y à rechercher l’harmonie avec lui. Le Tao, un concept que l’on pourrait traduire par “voie” ou “force vitale” et qui meut absolument tout ce qui existe. Mais pour ses adeptes, cependant, “le Tao que l’on peut nommer n’est pas le Tao.” Il ne s’explique pas.

“Quand une personne est de nature généreuse,

quand elle fait vraiment ce qu’elle est destinée à faire,

elle s’ouvre au monde, et les ressources viennent à elle”

Hamilton Fonseca, président de la Société Taoïste du Brésil

Les principaux rituels de cette pensée sont la Purification, l’Offrande, et la Distribution. Entre cinq et sept heures du matin, l’énergie Yang se lève : c’est le moment le plus propice, dans les monastères, pour que se fasse le rituel quotidien de la Purification. C’est aussi le moment de demander au Sacré de laisser le passage à la pureté de l’Univers. Le rituel de l’Offrande, léger et détendu, est lui aussi exécuté tous les jours par les moines, et a lieu vers midi, à l’heure où la lumière irradie les espaces. Le rituel de la Distribution, quant à lui, est organisé le soir par les prêtres afin de prier pour le salut, la protection, et le pardon des hommes.

Le maître Lao Tseu, qui serait né au VIe siècle avant notre ère, est l’auteur du livre fondateur de cette religion. À la fois complexe et succinct, le Tao Te Ching est un texte-défi : son étude invite le lecteur à faire le vide, à devenir fluide comme l’eau qui coule.

Bien souvent incompris et réprimé pendant des siecles, c’est à Taiwan que le taoïsme se développa le plus librement. Et c’est aussi dans ce pays que naquit Wu Zhi Cheng. En 1973, il partait pour le Brésil. C’est lui qui, quatorze ans plus tard, allait fonder avec un groupe d’amis et de prêtres, à Rio de Janeiro, la Société Taoïste du Brésil.

Intéressé de près par les énergies et croyances brésiliennes, Maître Cheng créa, au sein du Temple de la Sublime Transparence, situé dans le quartier du Cosme Velho, près du centre, un espace dédié non seulement aux cérémonies religieuses taoïstes, mais aussi à la méditation et aux arts martiaux. Progressivement, les rites religieux ont été imprégnés par les accents culturels brésiliens : c’est ce type d’assemblages et de croisements qui auront marqué l’entrée et la permanence du taoïsme au Brésil.

Aujourd’hui, le centre est ouvert et dirigé par Maître Hamilton Fonseca. Les rituels du temple ont surtout comme objectifs le perfectionnement des pratiques de méditation, la vénération du sacré, l’ouverture de voies, la stabilité émotionnelle, la protection et la longévité. Pour chacun de ces champs de travail, on évoque des entités spécifiques qui répondent aux voeux dont il est question.

“Les hautes fréquences vibratoires attirent les forces extérieures.

C’est pourquoi, dans toutes les religions, on chante très haut”

Hamilton Fonseca, président de la Société Taoïste du Brésil

 

Comme pour inviter les entités spirituelles, on entonne des chansons et des mantras : les notes résonnent dans un espace composé de sources d’eau, de talismans et d’épées. Les herbes que l’on brûle viennent donner des tonalités singulières aux danses que les voix décrivent, alternant entre  force et douceur. Les prières contiennent les questions que l’on lance face aux mystères, et chacun se murmure à lui même ce qu’il en tire en guise de réponse : faire le vide en soi-même, c’est avant tout parfaire sa connexion avec l’Univers.